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Modes de production des fragments dans les collisions d’ions lourds aux énergies intermédiaires

J. Normand

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L’étude des mécanismes de réaction dans les collisions d’ions lourds aux énergies de Fermi montre la persistance du caractère binaire de la collision. Les deux sources formées (le quasi-projectile QP et la quasi-cible QC) peuvent se désexciter selon différents modes, de l’évaporation jusqu’à la multifragmentation. Toutefois, la présence de particules légères et de fragments à mi-rapidité complique ce scénario. Ces particules et ces fragments ne peuvent provenir uniquement de la désexcitation statistique du QP et de la QC. Afin d’étudier les mécanismes à l’origine de cette contribution, nous avons analysé les modes de cassure du QP formé dans les collisions Xe+Sn de 25 à 50 MeV/A, Ta+Au et Ta+U à 33 et 39,6 MeV/A et U+U à 24 MeV/A. Ces données ont été obtenues lors des deux premières campagnes du multidétecteur INDRA au GANIL. Le comportement particulier du plus gros fragment ainsi que la corrélation entre la taille et la vitesse des fragments nous suggèrent une forte déformation suivie de la rupture d’un col de matière qui s’est formé entre les deux partenaires de la collision. Le plus gros fragment serait la réminiscence du projectile. Une méthode de déconvolution basée sur les distributions angulaires du plus gros fragment nous a permis de séparer les cassures dues à la désexcitation statistique du QP des cassures hors équilibre. Les cassures statistiques représentent entre 30 et 75% des cassures du QP. La comparaison de la composante statistique avec un modèle permet de déterminer le moment angulaire, la température et la taille du QP. La comparaison des cassures hors équilibre avec des modèles dynamiques pourrait nous apporter des informations sur les paramètres de l’interaction nucléaire dans le milieu.

Laboratoire(s)

LPC Caen

Directeur(s)

J. Colin